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Jardins extraordinaires et Paysages intérieurs

Bandeau Jardins extraordinaires et Paysages intérieurs figurant des cyanotupes

Le Plan Local d’Éducation Artistique et Culturelle investit le jardin et le paysage pas seulement comme des lieux réels mais comme des espaces imaginaires à travers lesquels les élèves décrivent leurs émotions, leurs sentiments tels des paysages tout en les cultivant comme des jardins.

En partant de paysages et de jardins existants, et en s’ouvrant aux inspirations recueillies par le large héritage artistique et littéraire, il s’agit d’entrer dans un processus créatif. Faire de ses perceptions un jardin luxuriant ou frugal, partagé ou intime, reflet de l’âme. Ou bien un paysage intérieur à contempler avec curiosité et émotion, où les montagnes découpées traduiraient le vertige, où la désolation d’un désert évoquerait la peine ou la perte, où le volcan réveillé exprimerait la passion…

C’est un jardin extraordinaire – Martine Lafon

École Fontquentin

Le projet associe 3 classes. Avec le soutien de Martine Lafon, artiste en résidence, les élèves sont amenés à exprimer leur propre sensibilité autour de la lecture des paysages et notamment des jardins, leur permettant de se retrouver dans l’intimité et le recueillement d’un jardin intime.

De fait, la création de ces jardins extraordinaires et paysages intérieurs peut trouver sa source dans divers lieux habités par un jardin : au cours d’une excursion dans un jardin de la ville (jardin des senteurs, jardin contigu à la Médiathèque, Promenades Populle, jardin du musée, ou jardins particuliers), les élèves effectuent un repérage photographique. Les élèves analysent ensuite ces clichés, font émerger des lexiques de mots, de formes, d’images… créant un répertoire dans lequel chacun puise pour évoquer sa nostalgie personnelle d’un lieu, l’imaginaire que cette nostalgie peut provoquer en lien avec ce paysage. Un travail graphique sur les photographies vient concrétiser cette création d’un jardin intérieur.

La forme finale aboutit à un portfolio, carnet intime à travers lequel chaque élève conserve trace du travail. Un livre d’artiste regroupant les réalisations de chacun. Les planches originales ou photographies en grands tirages sont présentées dans le cadre de l’exposition de restitution.

 

Le projet est étayé par une série de médiations assurées par la Médiathèque :

  • Une visite expérimentale de l’établissement, sous forme de jeu de piste, qui permet de découvrir les ressources en matière de jardins et de s’approprier les différents espaces,
  • Un temps de présentation pour chaque classe participante des livres d’artistes créés par Martine Lafon et conservés au secteur Patrimoine,
  • Des visites des expositions Equinoxe et Jardin(s) ! qui enrichissent l’approche des jardins (cf Programmation culturelle),
  • Une visite de l’exposition finale présentant l’œuvre de Martine Lafon et les travaux réalisés dans le cadre du PLEAC et de la Boîte à Mots.

Le secteur Jeunesse élabore en fonction des besoins des bibliographies et sélections documentaires.

 

Le musée Joseph-Déchelette propose en complément d’autres éclairages du jardin roannais à travers 3 formes de médiation possibles :

  • Une visite-randonnée dans les jardins du musée à la découverte du patrimoine roannais, témoignant de l’évolution urbanistique de la ville, du projet de jardin à la française de l’hôtel de Valence de la Minardière au jardin public ouvert à tous les roannais dans les années 1960,
  • Une lecture sensible d’œuvres sur la thématique du paysage permettant ensuite d’éveiller les émotions et sensations que suscite la peinture,
  • Un atelier créatif en lien avec la visite donnant l’occasion aux élèves de s’exprimer picturalement.

Martine Lafon

Le paysage constitue pour Martine Lafon une source de questionnement intérieur et d’inspiration continue. Elle aime en effet interagir avec le paysage en créant des œuvres in-situ ou en captant des instantanés photographiques servant de base à une intervention graphique. À chaque fois, Martine Lafon interroge le paysage dans ses limites, sa littérature, ses repères historiques et actuels. Le paysage est à la fois la marque d’un vécu, de valeurs, d’une histoire. C’est aussi le lieu de la confrontation des forces naturelles. Son œuvre graphique et photographique s’en trouve directement nourrie.

Cette dimension ne saurait cependant résumer la riche approche artistique qui est la sienne. Née en 1954, elle rentre aux Beaux-arts de Saint-Étienne, puis de Nîmes, et poursuit son cursus à l’Ensba à Paris. Au début des années 90, sa démarche d’artiste plasticienne se lie à un travail d’écriture marqué par l’histoire de l’art, mais aussi des histoires courtes où se mêlent réalité et fiction, laissant sa place au conte, à la narration documentée.

Son œuvre est très marquée par la couleur rouge, pour laquelle elle semble éprouver une fascination. Elle explore cette couleur à travers la robe, le linge, le pli mais aussi la littérature enfantine. Il ne s’agit pas que d’une recherche plastique : Martine Lafon interroge l’aspect social et religieux de la couleur – couleur de l’interdit et de l’intouchable – et la place qu’elle occupe dans l’art.

Martine Lafon a réalisé de nombreux livres d’artistes. Jouant de tous les recoins du livre, elle instaure une narration captivante, portée par une diversité de techniques et par une constante ouverture sur le monde des idées, aussi bien via les poètes et écrivains avec lesquels elle crée ou dont elle s’inspire qu’à travers la matière en ébullition des chercheurs et des scientifiques. Nombre de ces livres d’artistes sont conservés au secteur patrimoine de la Médiathèque.