Viper's dream - Jake Lamar

L’ascension d’un Caïd qui se voulait Jazzman dans le Harlem des années 30 à 50.

Alabama, 1936, Clyde Morton se rêve en grand jazzman. Il part à New York avec une seule trompette pour visa. Mais, dans les clubs de Harlem ou il rencontre ses idoles, il se rend vite compte que son talent n’est pas musical mais plutôt criminel. Il devient alors le très craint et admiré caïd du trafic de marijuana. Sa réussite ne se fait pas sans violence, traîtrise et coups bas, mais Clyde à un code d’honneur et un coté romantique, faiblesses qui ne pardonnent pas dans ce milieu.

Dis-moi Viper, quels sont tes trois vœux les plus chers ?

Dans ce polar, on connaît le coupable dès le début et l’intrigue nous mène petit à petit vers sa surprenante troisième victime. Cette construction en fait son originalité et procure une certaine empathie envers le personnage principal.

Jake Lamar, journaliste américain et auteur de romans noirs, livre ici un roman d’ambiance ou le jazz et les volutes de fumées accompagnent le lecteur à travers les clubs de Harlem.

Si le thème de l’ascension d’un malfrat, tendance « Le parrain » est assez banal, c’est l’univers dans lequel cela se produit qui en fait tout le sel. En effet on croise dans ce roman quelques-uns des plus grands jazzmen de l’histoire (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Miles Davis…), et Jake Lamar nous les dépeint dans le bouillonnement de l’après-guerre, révolutionnant la musique, jouant dans des clubs devenus mythiques, s’adonnant à toutes sortes de drogues et fréquentant les lieux plus ou moins interlopes.  

Le style est efficace, les personnages sont bien trempés mais manquant de profondeur, l’arrière-plan montrant un New York fantasmé, donne un petit côté nostalgique à l’histoire, contrebalancé par les scats des virtuoses du Jazz. Et en fin d’ouvrage, pour une immersion presque totale, Jake Lamar délivre sa playlist afin d’accompagner la lecture d’un fond sonore.

Une lecture rythmée donc, pour un polar d’ambiance.

DIP DOP DOO !