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Le Monde d'hier, Souvenirs d'un Européen - Stefan Zweig

Le Monde d'hier : souvenirs d'un Européen

Zweig, Stefan 1881 - 1942
Belfond

Ce n’est pas mon destin que je raconte mais celui d’une génération entière, Stefan Zweig.

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Lorsqu’il commence à écrire Le Monde d’hier, au début de la seconde guerre mondiale, Stefan Zweig est déjà un auteur reconnu. Il a publié de célèbres nouvelles, Amok, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme, des biographies romancées... Mais, avec Le Monde d’hier, il sort de l’univers fictionnel et construit un objet autobiographique singulier. Il tisse un récit qui mêle grands événements historiques, vie personnelle et réflexions sur la société européenne.

Ce livre témoignage retrace l’évolution de l'Europe de 1895, date de naissance de Zweig à Vienne, jusqu’à 1941, date de son exil au Brésil. Zweig évoque avec nostalgie la vie viennoise d’avant 1914, ce « monde d’hier ». Puis, il raconte la montée progressive des nationalismes, l’arrivée au pouvoir d’Hitler et ce qu’il considère être le « suicide de l’Europe ». En 1942, il se suicide juste après avoir envoyé le manuscrit du Monde d’hier à son éditeur, ne revoyant jamais l’Europe en paix.

Ce récit est écrit comme une œuvre testamentaire à transmettre aux générations suivantes. Zweig nous invite à cheminer avec lui dans ses réflexions sur la culture européenne, sur ses lieux. Il y a sa ville de naissance, Vienne, capitale de l’empire austro-hongrois. Selon lui,  elle est la ville qui a « toujours été une synthèse de toutes les cultures occidentales » et où, avant 1914, « nulle part il n’était plus facile d’être un Européen ». Il y a aussi Paris, Londres… Zweig y rencontre les écrivains qui construisent la vie intellectuelle d’alors: Freud, Rilke, Rolland, Valéry…

Après 1914, il se heurte à la montée de « l’ombre ». On le suit dans ses questionnements face à ce qu’il estime être l’effondrement de la pensée rationnelle européenne :

« Contre ma volonté, je suis devenu le témoin de la défaite de la raison ».

Il s’accuse et accuse les intellectuels d’avoir assisté, aveugles, à la montée des nationalismes. Cet aveuglement a conduit à l’échec de ce pour quoi il s’était engagé toute sa vie : « l’union pacifique de l’Europe ».

Entre souvenirs et réalités historiques, ce récit est aussi rempli d’anecdotes et d’humour. Il traverse le temps et donne des clés de réflexion aux Européens d’aujourd’hui.

Livre
Roman