La lampe - Françoise Henry

En hiver sous l’occupation allemande dans un village où tout le monde se connait. « Cousine Bobine », comme la surnomme le voisinage, est une couturière qui travaille jour et nuit pour satisfaire ses commandes. Elle crée, transforme, coud des corsages, des robes, des jupes, des robes de mariées à partir de pièces de tissus retrouvées.

Puis un jour, surprise. Un grand papillon de nuit s’introduit dans sa pièce. Il reste là, en compagnie de Cousine Bobine. Il ne souhaite plus quitter cette dame seule au monde. Il la frôle, se pose parfois sur ses mains expertes et fragiles.

Et la petite couturière décide de résister au couvre-feu, maintenant sa lampe allumée pendant la nuit, pour ne pas se dissiper dans le noir. Pourtant les Allemands rôdent et guettent les maquisards qui pourraient rendre visite à notre confectionneuse. Jusqu’au jour où...

Ce texte poétique est une méditation sur la solitude. Cet atelier et son fonctionnement évoquent les difficultés quotidiennes des citoyens pendant la guerre : le silence, le froid, la solitude, la faim, la peur. L’écriture délicate de Françoise Henry rend hommage au personnage et l’histoire vit au rythme des déplacements du papillon de nuit : très beau texte tout en délicatesse où cette autrice rend attachants ceux qu’on ne voit plus. En sera-t-il de même pour le dernier livre de Françoise Henry : N’oubliez pas Marcelle ?