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Slowdive - Slowdive

Slomo ; Star roving ; Don't know why, etc.

Slowdive 1989 - ...
Dead Oceans

Retour magistral d'un groupe de rock « shoegazer » !

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De tous les retours à la scène des groupes à guitares du début des années 90, celui de Slowdive est le plus convaincant. C’est un bonheur de retrouver les voix pop et rêveuses de Neil Halstead et Rachel Goswell sur des effets de guitares « noisy ». L’occasion de renouer avec l’un des courants les plus novateurs et fascinants du rock alternatif. Pas aussi hermétique qu’il pourrait paraître au premier abord.

Dès les premières secondes de la longue introduction de Slomo, les guitares réverbérées, aériennes, inspirées par Cocteau Twins flottent au sein d’un son ample, suivies par le déploiement des voix, irréelles. Nous avons l’impression de reprendre le cours des choses au moment où elles se sont arrêtées, 22 ans auparavant, après la parution de leur 3e album, Pygmalion.

Ce 4e disque, issu d’une reformation du groupe, en 2014, voit le jour dans la foulée d’une tournée des grands festivals ayant permis d’en financer l’enregistrement.

 On s’est retrouvés à jouer devant un public beaucoup plus nombreux que ce dont on avait l’habitude dans les années 1990. C’était à la fois étrange et émouvant pour nous. On était aussi étonnés de voir des visages aussi jeunes  !

La musique de Slowdive est l’expression d'une recherche de textures sonores et de contrastes nés de la confrontation entre mélodies vocales pop et sons de guitares distordus, réverbérés et saturés. Les journalistes du début des années 90 baptisent « shoegaze » ce style « noisy pop » : les groupes qui le jouaient (My Bloody Valentine, Ride, Chapterhouse, Boo Radleys, ...) avaient sur scène le regard fixé sur les pédales d’effets de leurs guitares. Par l'usage des synthétiseurs, de tempi lents et de voix éthérées, Slowdive imprime une ambiance rêveuse, planante au style.

Sur les longues plages de ce disque, les voix complémentaires de Rachel Goswell et Neil Halstead se succèdent ou s’entremêlent dans une ambiance mélancolique où la lumière affleure, par touches. Si, sur Star Roving, Everyone knows, Go Get It le son « noisy » domine, il se fait plus apaisé sur Don’t know why, No longer making time ou le doux-amer Sugar for the pills à la ligne de basse implacable. 

Au sein même des morceaux, des moments dépouillés alternent avec d’autres, plus foisonnants. La beauté des mélodies nous emporte très loin, jusqu’à Falling Ashes, conclusion minimaliste soulignée de notes égrenées au piano dans laquelle le temps se dilue complètement.

Avec cet album, Slowdive signe un retour magistral du rock « shoegazer ». Ses beaux bruits rimant avec mélodies pourront séduire les oreilles les moins habituées à leurs expérimentations.

Olivier N.

CD
Musique