Vous êtes ici

Shoah et bande dessinée - Didier Pasamonik et Joël Kotek

Shoah et bande dessinée : l'image au service de la mémoire

Denoël Graphic

Comment la bande dessinée s’est-elle emparée du thème de la Shoah, depuis quand, et avec quel rendu ?

...
Voir la fiche complète

De Janvier à octobre 2017 s’est tenu à Paris, au mémorial de la Shoah, une exposition intitulée Shoah et bande dessinée. Celle-ci a donné lieu à la publication de cet ouvrage, épais volume cartonné de 168 pages, en couleur, sur papier de qualité.

Le livre grand format est réalisé sous la direction de Didier Pasamonik et Joël Kotek. Le premier est spécialiste BD, commissaire d’expositions, responsable du site ActuaBD.com et fondateur dans les années quatre-vingt avec son frère des éditions belges Magic Strip. Le second est belge aussi, politologue et professeur d’histoire, spécialiste des questions de racisme et d’antisémitisme. Après trois textes d'introduction rédigés par Assaf Gamzou, Annette Wieworka puis Joël Kotek et Didier Pasamonik, remettant en perspective la thématique de Shoah dans la bande dessinée, où l’on nous rappelle qu’avant les années soixante-dix et Maus (le comics de Art Spiegelman a paru dans une première version courte en 1972, dont trois pages sont reproduites ici), la Shoah était tabou et le sort des juifs mis de côté, la guerre froide des années soixante ménageant l’allié allemand. On ne peut néanmoins refouler très longtemps ce qui doit sortir…

Les différents chapitres évoquent ce que chaque décennie, depuis les années quarante, a proposé comme allusion ou évocation, dans des carnets privés (Mickey à Gurs, de Hors Rosenthal, 1942), ou des albums (La bête est morte, par Calvo, première évocation de la Shoah dans la bande dessinée, en 1944), mais aussi des journaux, comics, voire un manga, plus rare. L’occasion pour Art Spiegleman, Didier Pasamonik, Didier Gabilliet, Tal Bruttman, Paul Gravet, Martin Winkler, Pacal Ory, ou Jean-Yves Camus, parmi les meilleurs spécialistes du médium, de se pencher sur Les trois Adolfs d’Ozamu Tezuka, le Lord Horror de David Britton, The Unknown Soldier de Joe Kubert, les origines fictives ou « réelles » de Magneto, célèbre méchant de la série X-Men.


Ci-dessus : Master Race et le Boucher de Wulfhausen

Charlotte F. Werbe, Lucie Servin et Laurent Mélikan abordent le sujet des transmissions et des références, élargissant le propos aux manouches, communautés gay ou aux arméniens, ou bien encore rwandaise, sous la plume de Florian Birnmeyer. Le chapitre : Le dernier combat de Will Eisner par Benjamin Herzberg, évoque, quant à lui, les dernières œuvres du génial créateur du Spirit. L’occasion pour l’ensemble de ces chapitres de superbes reproductions de planches de récits souvent rares. Un indispensable pour tout amateur de bande dessinée et d’histoire.
 

Parcourir les références de l'exposition en ligne : http://expo-bd.memorialdelashoah.org/expositions.html

FG

 

Documentaire