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Oro, la cité perdue - Agustín Díaz Yanes

Oro : la cité perdue

Diaz Yanes, Augustin (Scénario)
Apache Films

Oro : une nouvelle pépite

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Un lieu, où abondent l’or et les pierres précieuses, où les habitants vivent dans la joie. Ainsi est la terre mythique de Teziutlan, cité aux toits d’or, que recherchent des conquistadors espagnols au prix de leur vie. Ils feront tout pour la trouver : ils fendront les mers et tueront sauvagement…

Le film Oro, la cité perdue d’Agustín Díaz Yanes reprend le thème des expéditions des conquistadors au XVIe siècle comme Lope de Aguirre ou de Vasco Nuñez de Balboa, partant à la recherche de l’El Dorado en Amazonie. Après Capitaine Alatriste, le cinéaste a travaillé à nouveau avec d’Arturo Pérez Reverte sur la base d’un texte inédit. La collaboration des deux hommes a abouti à la création de ce film. Agustín Díaz Yanes décrit Oro « comme un western du XVIe siècle espagnol ». En effet, le film se caractérise par la violence et la brutalité de l’expédition d’un bataillon envoyé par la couronne d’Espagne. L’atmosphère, où la discorde est un élément clé, y est lourde. Dissensions et massacres jalonnent l’aventure.

Mais nous sommes loin des grosses productions de films tels que Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog ou bien Mission par Roland Joffé. Dans une nature luxuriante soulignée par une photographie somptueuse, le cinéaste n’a pas besoin de recourir à des effets spectaculaires. Le cinéaste confronte plutôt le peuple espagnol à un sujet sensible de son histoire, où la quête obsessionnelle de la fortune ne fait pas du colonisateur un héros. Le film tient plus du huit-clos et c’est cette singularité qui est intéressante : le spectateur suit l’errance d’un groupe de quelques hommes et de deux femmes, d’abord en mission puis rejetés par la société, et pourtant épris d’un désir de réussite, où l’or et la violence sont les moyens essentiels pour parvenir à tracer une route, le tout dans une atmosphère asphyxiante et hypnotique .

Sans grands effets spéciaux le réalisateur parvient néanmoins à nous plonger dans l’univers narcissique des conquistadors, piégés dans l’enfer vert. La rationalité des conquérants fait place à l’angoisse et au désespoir. Les héros, chevaliers et forbans, pris dans la spirale infernale des petits intérêts de pouvoir et de l’appât du gain, s’égarent dans le labyrinthe hostile de la jungle. Par le récit en voix off de plusieurs protagonistes décrivant l’épopée sinistre, le cinéaste tient à nous faire rentrer dans la psychologie tourmentée des personnages. En trame de fond, ce film pourrait être aussi une métaphore des petits intérêts personnels avec, chez ces personnages, la quête obsessionnelle de plaire et de la fortune…

Claire

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Cinéma