Miele - Valeria Golino

Valeria Golino relève un double défi en traitant d'un sujet de société sensible pour son premier long métrage en tant que réalisatrice. Miele, est un film d'une grande justesse où le mouvement et la vie l'emporte sur tout le reste. Le genre de film qui surprend agréablement par ce petit pas de côté qui fait toute la différence.

Irène vit dans sa bulle. Officiellement elle est étudiante. En réalité, elle aide clandestinement des personnes malades, condamnées ou gravement handicapées qui ont décidé d'en finir. Sa vie s'articule ainsi depuis plusieurs années. Le jour où elle se retrouve face à un homme en bonne santé qui souhaite se suicider, sa carapace se fissure. Elle va tout faire pour l'en empêcher.

C'est avec beaucoup de subtilité que Valeria Golino aborde l'euthanasie. Sujet tabou et donc complexe filmé avec sobriété et sans préjugés. La question du pour et du contre ne se pose pas, elle met en scène des décisions et tout ce qu'elles impliquent. Nous suivons Miele dans sa double vie, face à ses choix, ses doutes... L'interprétation faite par Jasmine Trinca est remarquable. Elle donne au film une profondeur teinté d'une vitalité qu'il n'est pas évident d'incarner pour un sujet épineux à exploiter.

Miele est le premier film de Valeria Golino, une adaptation libre du roman Vi perdono de Mauro Covacich (édité sous le pseudonyme d'Angela del Fabbro et réédité sous le titre A nome tuo). La qualité du scénario et l'interprtétation de l'actrice principale Jasmine Trinca ont été récompensé a plusieurs reprises entre prix, mention spéciale et sélection officielle pour « Un certain regard » au festival de Cannes.