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Lysistrata - Aristophane

Théâtre complet. 2

Aristophane 0445? - 0386? av. J.
GF Flammarion

Grève du sexe durant l'antiquité

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La guerre du Péloponnèse entre athéniens et spartiates va bon train depuis des années. Menées par Lysistrata, les femmes des deux camps proclament d'une même voix la grève du sexe, jusqu’à la signature de la paix. La tâche est rude car elles se voient également privées du plaisir charnel. Pour activer le processus elles usent de leurs charmes puis se dérobent. Les hommes quant à eux se montrent autoritaires, insistants, menaçants, suppliants...

Combien de temps cette situation pourra-t-elle durer ? La paix arrivera-t-elle enfin ?

Aristophane (445-385 av. J.-C.), le roi de la comédie grinçante et grivoise, au style poétique et grossier, fut aimé de ses contemporains qui le considéraient comme un maître sans rival. Dans les 11 pièces qui parvinrent jusqu’à nous, il interroge, dénonce et critique la vie de la cité ainsi que les dérives de la société avec une totale liberté d’expression et un humour décapant.

Lysistrata est consacrée à la place des femmes dans la société patriarcale athénienne. Elles n'ont pas le statut de citoyennes et ne prennent aucunement part aux affaires de la cité. Et c’est justement dans une problématique purement masculine telle que la guerre, qu’Aristophane le trublion les fait non seulement intervenir mais de plus trouver la solution d’issue. La femme serait-elle l’avenir de l’homme ? N’allons pas trop loin, Aristophane n’est pas féministe, car s’opposant à tout et se moquant de tous, il sait également user de misogynie.

Ne lui reprochons pas, car les critiques sont justes, la comédie intelligente, moderne et jubilatoire. Depuis sa création, elle fait polémique, passe de l’encensement à la censure, connaît des traductions plus ou moins édulcorées ainsi que de nombreuses adaptations théâtrales et cinématographiques.

Le concept de "grève du sexe" fut également mis en application, entre autres par les Colombiennes en 2011 (300 femmes jambes croisées durant 3 mois) ou par les Soudanaises durant la guerre civile en octobre 2014.

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