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Le Sel de la terre - Wim Wenders

Le sel de la terre

Wenders, Wim 1945 - ... (Scénario)
France Télévisions Distribution

Plongée dans la vie et l'oeuvre fascinante du photographe Sebastião Salgado...

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Avec « Le Sel de la Terre », tourné principalement en noir et blanc, Wim Wenders parcourt la vie du photographe brésilien Sebastião Salgadoen sa compagnie. Ce film est un voyage, des premiers grands reportages témoignant de tragédies humaines au projet Genesis, lettre d’amour à la planète. C'est aussi un questionnement sur le métier de photographe, sur la représentation de la vérité, sur l’art mis au service d’un engagement humaniste et écologiste.

Sebastião Salgado est l’un des grands photographes-reporters contemporains. Il s’exprime avec des noirs et blancs contrastés tout en explorant l’étendue de « gammes de gris racontant toute l’histoire des couleurs ». Ses compositions et le grain argentique prononcé donnent une force narrative et dramatique exceptionnelle à ses images. Une véritable « écriture avec la lumière ».

Le documentaire commence avec des images de son reportage sur La Mine d'or de Serra Pelada, fresques baroques révélant « un monde hyper organisé mais dans la folie totale », reproduites  dans son livre-hommage aux travailleurs manuels, la Main de l’Homme. Tout au long du film, Salgado commente (en français) une sélection de ses images, décrivant ce qu'il a ressenti au moment où les a prises, détaillant leur contexte avec des anecdotes passionnantes ou bouleversantes.

[En découvrant par hasard ses tirages photos] je savais déjà une chose de Sebastião Salgado : il aimait vraiment les êtres humains ; cela m’importe : après tout, les hommes sont « le sel de la terre ».  On a fini par se rencontrer pour parler de sa vie, de son œuvre et d’où elle lui venait. Wim Wenders

En parallèle, Wim Wenders déroule le récit de vie du photographe : sa jeunesse au Brésil, l'exil à Paris au temps de la dictature, sa vocation née lorsque sa femme Leila lui achète son premier appareil photographique. Autodidacte, il décide, en 1973 d’abandonner une carrière prometteuse d’économiste pour repartir à zéro. Il devient reporter pour de prestigieuses agences : Gama (1975), Magnum (1979). Ses premiers reportages rendent compte de la famine au Niger, des conditions de vie des paysans d'Amérique Latine (Pérou, Bolivie, Équateur). Ils nourrissent pendant 20 ans son besoin de faire connaître au monde la détresse humaine (exodes, camps de réfugiés,… ) mais aussi la dignité et le courage de ces populations déplacées et meurtries. Jusqu’à mettre à l’épreuve les limites de sa résistance.

Il a vu le cœur des ténèbres. Il met alors en suspens son travail de photographe social et son rôle de témoin de la condition humaine. Que peut-il encore bien faire après le Rwanda ? Wim Wenders

Épuisé psychologiquement par les scènes de violence extrême rencontrées lors de ses reportages en Bosnie et au Rwanda, il se retire dans sa ferme familiale brésilienne. Suivant l’idée de sa femme, il replante alors une forêt sur sa Terre natale dévastée par des dizaines d'années d'exploitation à blanc : la Mata Atlântica.

J'ai découvert que 46 % de la planète sont préservés. C'est cette partie pure qui garantit la production d'eau et d'oxygène. Il faut la préserver. Sebastião Salgado

Nourris de cette expérience, de son amour des arbres, sa vocation retrouvée il change radicalement de direction : le photographe social devient photographe de paysages et d'animaux. Le film revient sur l’élaboration du projet Genesis (2013), conçu comme un hommage aux espaces les mieux préservés de la terre. Pendant 8 ans il explore en plus de 30 voyages des territoires aux paysages grandioses (Galápagos, Afrique centrale, péninsule du Kamtchatka, Grand Canyon,  glaciers de l’Alaska), il rencontre des peuples indigènes isolés ou  nomades (tribus Zo'é de la jungle amazonienne, tribu Yali d’Indonésie, Nénètses et leurs troupeaux de rennes de Sibérie...) et découvre des espèces animales (lions de mer, baleines de l’Antarctique et de l’Atlantique sud, alligators et jaguars du Brésil , lions, léopards et éléphants d’Afrique...) et une flore sauvage à la splendeur préservés.

Le Sel de la Terre, prix spécial « Un Certain Regard » au festival de Cannes 2014 (et les suppléments du DVD) constitue une passionnante introduction à l’œuvre foisonnante d’un des plus grands photographes vivants. Il donne envie de poursuivre ce voyage en se plongeant dans ses livres et expositions. Une vision captivante de l’humanité et des trésors que recèle une nature à préserver.

 

 

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