Le grand bal - Laëtitia Carton

Elle avait déjà réalisé le très remarqué "J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd" en 2016, un film hommage à son ami disparu et à la communauté sourde. Avec Le grand bal, la vichyssoise Laëtitia Carton propose une immersion dans la danse traditionnelle avec à la clef, une aventure humaine exceptionnelle...

Mazurkas, bourrées, scottish, contredanses anglaises… les pas s'enchaînent et les corps virevoltent sur les parquets du petit village de Gennetines dans l'Allier. Il y a là près de deux mille personnes de tous âges et toutes conditions sociales, venues de toute l'Europe. Au programme de la semaine : danser, danser et danser encore. 

Dans la journée, des ateliers sont proposés aux participants pour apprendre ou peaufiner les techniques parfois complexes. Et le soir a lieu le grand bal qui s’étire jusqu’au milieu de la nuit. Les irréductibles prolongeront la fête dans les lueurs du petit matin avec un bal off improvisé sur un morceau de pelouse. Quelques heures de sommeil sont glanées ça et là dans une tente, sur un banc, dans un hamac… pour reprendre ce qu’il faut de forces et continuer jusqu’au grand bal suivant.
Les couples se forment et se défont. Il y a les débutants qui ont le trac, ceux qui restent sur le banc de touche et qui n’osent pas inviter un partenaire. Et puis il y a les danseurs confirmés ; ils n'ont pas peur de prendre la lumière et on les regarde avec un mélange d'admiration et d'envie, ébloui par la grâce de leurs gestes. 

"Le bal, c'est l'un des derniers endroits où l'on se touche, même si l'on ne se connaît pas, où les corps se rencontrent. Cela fait des décennies qu'on ne danse plus alors que l'humanité a toujours dansé", explique Laetitia Carton. "En partageant cette fête, on redécouvre qu’une unité existe et qu’on y a une place."
Quelle joie, quelle humanité partagée ; c’est beau et fragile, léger et profond, c’est fou et basique... Il subsiste ici quelque chose de fondamental qui a à voir avec le liant de nos sociétés. On sort de ce voyage étourdi, avec le sourire au cœur, l’envie de danser et d’embrasser le monde...