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La Vénus à la fourrure - Léopold von Sacher-Masoch

La Vénus à la fourrure

Sacher-Masoch, Leopold von 1836 - 1895
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J’avais un amour ; il m’était cher au-delà de toutes choses.​​​​​​

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"J’avais un amour ; il m’était cher au-delà de toutes choses.​​​​​​" Goethe

Lui : Séverin Von Kusiemski, marqué dans sa jeunesse par les représentations artistiques de l’antique Vénus tout autant que par sa charismatique tante vêtue de fourrure dont il subit les humiliants sévices corporels.

Elle : Wanda Von Dunajew, façonnée comme une déesse grecque, riche veuve au fort caractère, indépendante, libre.

Lieu : Des Carpates de Slovaquie à Florence en Italie.

Intrigue : Après leur rencontre fantasmatique à la limite du fantastique, s’ensuivent de longues discussions entre les deux protagonistes. Chacun s’y dévoilant petit à petit dans un jeu de sensualité et de séduction les menant à l’amour et à la rédaction d’un contrat ; Séverin devient l’esclave de Wanda.

Huit années furent nécessaires à Léopold Von Sacher-Masoch (1836-1895), alors au sommet de sa renommée littéraire, pour rédiger La Vénus à la fourrure paru en 1870. Les critiques furent mauvaises, le roman fit scandale. Les plaisirs de la douleur et de la soumission n’étaient cependant pas inconnus puisque présents dans des œuvres plastiques (représentations du martyre de Saint Sébastien…) et littéraires (La fessée de Mademoiselle Lambercier dans Les confessions de Jean-Jacques Rousseau, la patiente soumission de La marquise de Salusses de Charles Perrault…).

Mais Sacher-Masoch fut le premier à décrire de manière précise la relation érotique basée sur l’esclavage et la souffrance librement consentis. Pour ce faire, il n’utilise ni vulgarité ni pornographie préférant les références culturelles auxquelles il ajoute les descriptions de ses rêves, d’obsédantes images, les émois de son enfance et de ses expériences puisque le roman est autobiographique.

Une trentaine d’années avant l’apparition de la psychanalyse, l’auteur s’interroge sur l’origine du désir, la sexualité, les fantasmes, le rapport homme femme, la complexité des relations intimes et la façon dont tous ces éléments s’agencent. Le roman est ainsi loin du manuel de pratiques perverses que l’on peut imaginer, et c’est à son grand dam que Sacher-Masoch donna son nom à ce qui est considéré comme une déviance sexuelle, le masochisme.

Isabelle Rollet

Livre
Roman