La daronne - Jean-Paul Salomé

Isabelle Huppert incarne Patience Portefeux, alias La Daronne qui signifie mère. Elle est traductrice franco-arabe indépendante pour le Ministère de la justice.

Lors d'une enquête, elle découvre qu'un trafiquant est le fils de l'infirmière marocaine chargée de veiller sur sa mère placée dans une institution hors de prix. Elle prévient celle-ci et décide de le couvrir.

Chaussée de lunettes noires, et déguisée en princesse saoudienne, elle adopte un chien policier et se retrouve à la tête d'un immense trafic de drogue. Elle va alors écouler la drogue tout en déjouant les pièges de la police, et en entretenant une relation avec le responsable de l’enquête, campé par Hippolyte Girardot.

Acculée par des mois d'impayés, Patience va financer ses dettes avec l’argent de la vente de la drogue.

Comment, lorsqu’on est une femme seule, travailleuse avec une vision morale de l’existence… qu’on a trimé toute sa vie pour garder la tête hors de l’eau tout en élevant ses enfants… qu’on a servi la justice sans faillir, traduisant des milliers d’heures d’écoutes téléphoniques avec un statut de travailleur au noir… on en arrive à franchir la ligne jaune ? 

Comme à chacun de ses rôles, Isabelle Huppert, excelle dans son interprétation. Elle n'hésite pas à se métamorphoser, à changer de registre et à apprendre phonétiquement l'arabe. Habituée à des rôles plutôt dramatiques, elle incarne cette fois-ci un personnage imprévisible qui peut paraître assez banal au quotidien pour véritablement se révéler dans son rôle de dealeuse.

Ce film met à l'honneur les femmes, en dressant des portraits de mères fortes, prêtes à tout pour défendre leurs enfants. Il se permet également de porter un regard pertinent sur certaines questions de société, comme celle des maisons de retraite, abordée par le biais de scènes très touchantes entre Patience et sa mère.

Dès lors, cette adaptation du roman d'Hannelore Cayre reste plaisante si l'on souhaite passer un moment agréable.