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Kveikur - Sigur Rós

Kveikur

Sigur rós 1994 - ...
Wagram Music

Un album envoûtant d'un groupe emblématique du post-rock

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L’union des contrastes entre musique expérimentale et rock planant. Un disque venu d’Islande à la fois sombre, puissant et aérien, offrant une vue dégagée sur les sommets du genre « post-rock ».

« Kveikur », en islandais, c’est l’amorce, la mèche prête à être allumée. Un titre parfait pour le 7e album studio de Sigur Rós ; l’explosif morceau d’ouverture, « Brennisteinn » le confirme.

Comptant parmi les formations musicales phares de l’Islande, le groupe de Reykjavik creuse depuis ses origines, en 1994, le sillon du genre dit « post-rock » dont les racines hybrides se situent (entre autres) dans le rock progressif des années 70 et le courant de la musique minimaliste.

En devenant trio (guitare-basse-percussions/effets sonores) à la suite du départ de leur pianiste, le groupe a dû se réinventer. Ainsi, des textures sonores denses, riches en saturations décapantes, en distorsions et autres martèlements paraissant venues d’un rock métal ou industriel et surprennent à la première écoute en tranchant avec la production précédente du groupe. Si avec ces effets tourmentés l’ambiance devient plus dramatique, à l’image de la pochette du CD, elle n’est pour autant jamais véritablement agressive.

Maintenant que Kjartan [le claviériste] a quitté le groupe et que nous sommes trois, nous devons tenter de nouvelles choses, être plus expérimentaux, travailler davantage sur ordinateur. C’est étrange car il manque cette quatrième dimension. Mais c’est comme un petit réveil, ça nous botte les fesses. (Jónsi Birgisson)

La part d’originalité et d’identité qui  contribue à la notoriété de Sigur Rós est préservée sur les huit longues plages de cet album. Elle s’incarne dans Jónsi, le chanteur et guitariste, dans son chant singulier, quasi androgyne, en voix de tête, s’accordant à merveille avec la langue islandaise. Sa technique de jeu de guitare à l’archet de violoncelle — Jimmy Page l’a précédé dans cet exercice de style — délivre une couleur éthérée, mystérieuse à la musique du groupe.

Au fil des écoutes “Kveikur” s’impose comme un disque dense et envoûtant, comme un voyage musical d’une rare poésie, à l’image de paysages contrastés à la beauté sidérante où le feu couve sous la glace. Pour paraphraser un de leur plus beau morceaux : « avec un bourdonnement dans les oreilles, nous l’écoutons inlassablement ».

Olivier N.

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Musique