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Ce qu’il faut de terre à l’homme - Martin Veyron, d’après Léon Toltsoi

Ce qu'il faut de terre à l'homme

Veyron, Martin 1950 - ...
Dargaud

Une nouvelle du grand écrivain russe, publiée en 1886, dans une adaptation en roman graphique fluide, pleine d’humour et de sagesse.....

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Andreï est un paysan vivant avec sa femme et son fils adolescent dans une petite communauté agricole russe, sur les terres de la Baryna, veuve âgée du domaine. Chaque habitant du village cultive son lopin à son rythme, et les bêtes paissent parfois en dehors des parcelles, y compris dans celles du maître.

Le fils de la vieille dame, moins scrupuleux qu’elle, fait embaucher un intendant afin de mettre de l’ordre dans les découpages territoriaux. Lorsque les paysans sont pris en flagrant délit par cet homme rude, se déplaçant à cheval, amende ou coups de fouets sont les deux peines encourues, au choix. Une vie qui ne convient guère à tout le village... Aussi, le jour où le fils d’Andreï, réquisitionné au domaine, suite à une incartade de son père, apprend que la vieille dame veut vendre à l’intendant, le conseil du village se réunit. Il est décidé de faire une contre-proposition à la Baryna, qui accepte. Cela-dit, l’organisation d’une commune n’est pas si simple qu’il n’y parait... et Andrei, devenu propriétaire, va avoir l’opportunité d’agrandir ses terres, grâce au beau rêve que lui vend un voyageur. Il va partir vers la région lointaine mais riche des Baskirs...

Ce qu’il faut de terre à l’homme est une fable. Une fable néanmoins réaliste usant d’un peu de poésie pour décrire le quotidien de paysans, basant l’essentiel de leur vie sur la terre qu’ils cultivent. La notion de propriété est mise en avant et l’aspect sociétal et politique du rapport entre maître et exploitants est l’essentiel de cette nouvelle. Du moment où la redistribution des terres, jusque-là cultivées en assez bonne intelligence, avec des règles claires, est remise en cause, l’appât du gain va faire son chemin, jusqu’à déboussoler le fragile équilibre de certains. La morale sera limpide et sans appel.
Cette nouvelle, bien moins connue que les romans classiques Guerre et paix et Anna Karénine, est un petit bijou d’études de meurs, que Martin Veyron a eu la très bonne idée d’adapter. Son trait à l’encrage fluide, bien connu, est ici superbement mis en couleur par son fils Charles, et rend belle justice au récit, que beaucoup découvriront à cette occasion. Il peut, dès lors, être considéré comme l’une de ses plus belles réussites.

FG


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