Jean Rochefort est un acteur français , né le 29 avril 1930 à Paris .
À l'instar de ses amis Jean-Pierre Marielle et Philippe Noiret , Jean Rochefort s'est peu à peu imposé comme une figure du cinéma français dès les années 1960 . Reconnaissable à sa voix chaude et à sa moustache, il a joué dans cent douze films[ 2] (cent cinquante en comptant les téléfilms).
D'abord voué aux seconds rôles, notamment aux côtés de Jean-Paul Belmondo dans Cartouche , Les Tribulations d'un Chinois en Chine ou L'Héritier , il s'est imposé comme un acteur de premier plan dès 1972 avec son rôle d'Alexandre Boursault dans Les Feux de la Chandeleur , film où il a pour partenaires Annie Girardot , Claude Jade et Bernard Le Coq . Rochefort est ensuite au sommet de l'affiche de plusieurs films français notables, parmi lesquels Le Grand Blond avec une chaussure noire , L'Horloger de Saint-Paul , Que la fête commence , Un éléphant ça trompe énormément et sa suite, Nous irons tous au paradis , Le Crabe-tambour , Le Moustachu , Tandem , Le Mari de la coiffeuse , Ridicule , ou encore Le Placard . Alternant des rôles dans des films grand public et des films d'auteurs, il est devenu une figure emblématique du cinéma français.
Jean Rochefort a été plusieurs fois récompensé, avec deux Césars pour des rôles en 1976 et 1978 , et un César d'honneur , couronnant l'ensemble de sa carrière.
Né à Paris [ 3] , de parents bretons — Célestin Rochefort, cadre dans l'industrie pétrolière, originaire de Dinan , et Fernande Guillot, comptable[ 4] —, Jean Rochefort grandit à Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale (à la Libération , il assiste au spectacle des femmes tondues , ce qui lui donnera une vision noire de la nature humaine[ 5] ), puis à Vincennes .
Enfant rêveur, il fait des études médiocres au lycée Corneille de Rouen , au collège de Cusset et au lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés [ 4] . Il désespère son père, à l'opposé de son frère aîné Pierre qui intègre Polytechnique [ 6] , [ 7] et devient ultérieurement ingénieur général de l'armement [ 8] .
Après la guerre, à seize ans, il est embauché comme garçon de bureau à la Banque de France . Durant la même période, la famille Rochefort achète une résidence secondaire à Saint-Lunaire . Mais en 1948, à la suite d'une mésentente passagère entre ses parents, Jean et sa mère sont contraints de rester en Bretagne après les vacances estivales. C'est durant l'hiver de cette année-là que l'ennui le lie au fils de la marchande du bazar qui le persuade de prendre des cours de théâtre à Nantes , puis l'année suivante, de venir à Paris suivre à dix-neuf ans les cours à l'école de la rue Blanche [ 9] .
Il entre ensuite au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris où il a pour condisciple Jean-Paul Belmondo , Claude Rich et Jean-Pierre Marielle , mais il apprend, le 30 juin 1953 , qu'il n'est pas admis à concourir[ 4] .
Après son service militaire en 1953, il travaille avec la Compagnie Grenier-Hussenot comme comédien durant sept ans. Il y est remarqué pour son aisance à jouer tant le drame que la comédie .
Il commence sa carrière au théâtre à l'âge de vingt-trois ans. Il se dit comblé par cette expérience car il a interprété des auteurs anglais, comme Pinter , et a eu des partenaires sublimes, comme Delphine Seyrig [ 2] .
Au cinéma, il connaît le succès dès 1961 avec Cartouche , puis avec Les Tribulations d'un Chinois en Chine en 1965. Porté par le succès, il enchaîne avec le tournage de trois épisodes de la série Angélique, marquise des anges , entre 1964 et 1966.
Au cinéma, il réalise deux courts-métrages documentaires, Rosine en 1973 , qui témoigne de sa passion des chevaux, et suit les épreuves d'équitation d'une jeune cavalière à Coëtquidan , et T'es fou, Marcel? - Hommage irrespectueux comme tous les hommages en 1974 , un portrait du comédien Marcel Dalio . Il se lie d'une forte amitié avec Philippe Noiret et Jean-Pierre Marielle .
En 1972 Jean Rochefort joue son premier grand rôle dans Les Feux de la Chandeleur de Serge Korber . Il est dans ce drame l'ex-mari d'Annie Girardot et le père de la jeune Claude Jade , qui veut réconcilier ses parents, et du jeune Bernard Le Coq . Puis il y a eu en partenaire avec Le Coq dans Le diable dans la boîte en 1977 et Il faut tuer Birgitt Haas en 1981. Il dirigé son fils de Les feux de la chandeleur au théâtre en 1982, dans L'étrangleur s'excite . Après le film de Korber Jean Rochefort a joue plus des grands rôles. L'année 1973 marque aussi un tournant dans sa carrière. Il obtient un rôle dans L'Horloger de Saint-Paul . Jean Rochefort considère que ce film a fait de lui l'acteur qu'il allait être par la suite. Il explique que le réalisateur, Bertrand Tavernier , lui a appris à se détendre face à la caméra qui, auparavant, l'impressionnait[ 2] . Ensuite Jean Rochefort tourne avec Tavernier pour Que la fête commence (1975). Un rôle qui lui permet de remporter, à 46 ans, le premier César de l'histoire.
Sa personnalité le conduit à jouer dans de nombreuses comédies célèbres, dont les deux diptyques du Grand Blond (1972 -1974 ) et d'Un éléphant ça trompe énormément (1976-77), ainsi que La Grande Cuisine (1978 ). Mais il excelle également dans les rôles dramatiques, grâce auxquels il obtient deux Césars . Il reconnaît aussi avoir tourné dans nombre de « navets » pour assouvir sa passion des chevaux. Il appelle ces films les « films avoines »[ 2] .
Il prête sa voix au doublage en français de nombreux films, notamment d'animation. Entre 1985 et 1988, il présente également Les Aventures de Winnie l'ourson , pour l'émission Le Disney Channel , diffusée sur FR3 .
En 2000, il est « Don Quichotte » dans le projet de film inachevé L'Homme qui a tué Don Quichotte de Terry Gilliam avec Johnny Depp et Vanessa Paradis . Lors de ce tournage, qui tourne à la catastrophe, Jean Rochefort souffre d'une double hernie discale , l'empêchant à tout jamais de remonter à cheval. La production est arrêtée. En 2006 , il participe au clip de Vincent Delerm , Sous les avalanches .
En 2007, il joue avec son fils Julien Rochefort dans un téléfilm adapté d'un conte de Guy de Maupassant , Hautot père et fils . Il participe également à l'album La Mécanique du cœur du groupe français Dionysos [ 10] .
En 2008, il préside la cérémonie des Césars . Cette même année il est choisi par la marque d'assurances en ligne Amaguiz pour une campagne de publicité[ 11] .
En 2015, il est président du jury du Festival du film britannique de Dinard [ 12] .
En 2015, il intervient dans une vidéo réalisée par le collectif des Boloss des Belles Lettres qui s'est illustrée par des adaptions contemporaines des classiques de la littérature sur son blog dans laquelle il revisite Madame Bovary [ 13] . En 2016, une série télévisée financée par France 5, est lancée avec les créateurs du collectif Quentin Leclerc et Michel Pimpant où Jean Rochefort raconte chaque semaine en langage jeune et décalé un classique de la littérature comme Les Liaisons Dangereuses , le Petit Prince ou encore le Père Goriot [ 14] . 50 épisodes sont prévus.
Son grand-père paternel fut cocher à Dinan avant de devenir éleveur de chevaux en Bretagne[ 9] . À la trentaine, au cours du tournage de Cartouche en 1962 , il se découvre une passion pour les chevaux et l'équitation . Il est devenu depuis lui aussi éleveur et possède maintenant le Haras de Villequoy à Auffargis dans les Yvelines . Il affirme avoir mis une centaine de poulains au monde[ 2] .
Sa passion équestre l'a amené à devenir également consultant pour France Télévisions , pour qui il a commenté diverses épreuves équestres, dont celles des Jeux olympiques d'été de 2004 , ainsi que la cérémonie d'ouverture, et les Jeux olympiques d'été de 2008 .
En 1960, Jean Rochefort épouse Alexandra Moscwa, dont il a trois enfants : Marie (1962), Julien (1965) et Guillaume. Après 20 ans de mariage, il divorce et vit pendant sept ans avec Nicole Garcia dont il a un fils Pierre (1981). Il épouse en secondes noces l'architecte Françoise Vidal avec qui il a deux enfants, Louise (1990) et Clémence (1992)[ 18] , [ 4] .