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Les serpents viendront pour toi - Emilienne Malfatto

Les serpents viendront pour toi

Malfatto, Emilienne 1989 - ...
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Une enquête littéraire passionnante sur un crime impuni...

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Après le succès de Que sur toi se lamente le Tigre (Goncourt du premier roman 2021), Emilienne Malfatto, journaliste et photographe indépendante, est retournée en Colombie, là où elle a fait ses études. À travers Les serpents viendront pour toi, magistrale enquête littéraire, elle tente de comprendre l'histoire de Maritza Quiroz Leiva, une mère de six enfants assassinée dans sa ferme au cœur de la Sierra Nevada. Ce livre-enquête passionnant a reçu le prestigieux prix Albert Londres.

Malgré les accords de paix signés en 2016 entre l’Etat et les FARC, la Colombie reste engluée dans un marasme politique et social sur fond d’extrême violence. Chaque année, des centaines de personnes sont assassinées. Communément appelées "leaders sociaux", les victimes sont syndicalistes, responsables associatifs ou simples citoyens faisant valoir leurs droits… Si les narcos trafiquants semblent être les coupables désignés, ils ne sont pas les seuls. Les puissances économiques qui se cachent derrière les grands projets énergétiques, miniers ou agricoles entravent quiconque se met en travers de leur route. Dans ce climat d'insécurité permanente, les civils doivent peser mots et gestes pour ne pas être pris à partie ou rackettés par les groupes paramilitaires à la gâchette facile. 

Maritza a d’abord vu son mari Alvaro se faire assassiner. Elle a ensuite été forcée de se déplacer et de tout reconstruire. Femme courageuse, elle s'est battue toute sa vie pour faire valoir ses droits. Elle a été - entre autres - fer de lance d'un combat visant à protéger les femmes victimes du conflit armé. Est-ce ce nouveau statut qui a motivé son assassinat, sa parcelle agricole qui faisait des envieux, ou encore une présence gênante pour le narcotrafic?
Emilienne Malfatto a tenté de reconstituer le puzzle en retournant sur les lieux où Maritza a vécu, en rencontrant ses enfants.  Elle a interrogé de nombreux protagonistes - coupables potentiels ? - , certains cachés derrière des pseudos ou dans des arrières cours de bistrot. 

Les corps sont secs, les visages marqués. On croise parfois des familles indigènes, Koguis ou Arhuacos, tout de blanc vêtus,  – des calebasses remplies de coca et de coquillage écrasés. La végétation est exubérante, folle. Quelque chose de magique. C'est le pays des trésors indiens, des villes perdues et des jaguars.

A travers ce récit au souffle puissant, irrigué de poésie, Emilienne Malfatto redonne vie à Maritza. C'est aussi sans doute à cela que sert parfois modestement la littérature : porter la voix de ceux qui ne peuvent plus et rétablir un tant soi peu l'équilibre du monde. 

 

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