L’Arbre DRVO - André Gil Mata

Sur son chemin, il découvre un enfant au bord d’une rivière, près d’un feu sous un arbre. Ce gamin fuit une période de guerre, de mort et de dangers perpétuels. Le conflit ne s’exprime pas de front. Seuls le bruit des bombardements, les éclats de lumière dans le ciel évoquent la guerre. C’est ainsi qu’André Gil Mata, réalisateur portugais, illustre son arrivée par une nuit de décembre 2013 à Sarajevo.

Qu’est-il arrivé  à l’enfant, à sa mère, à son père ?

André Gil Mata, dans ce drame lent réalisé en 2018, joue avec les nerfs du spectateur pour évoquer les moments difficiles que vivent et ressentent en temps de guerre les civils et notamment les enfants. Dans des situations qui semblent dénuées de tout espoir, l’esprit d’entraide et l’instinct de survie font parfois la différence. Les personnages sont transcendés par la force de vie, la patience et la constance qui émanent d’eux et de leurs gestes, inlassablement répétés. À l’image du cycle de la vie. 

Tout ce périple est narré avec une précision et une lenteur extrêmes, dans un décor d’une beauté étrange, onirique et fantastique. Il se dégage de cette esthétique une impression de rêve éveillé.  Les images semblent presque irréelles.

Ce premier long métrage  froid comme la neige est inoubliable et nous fait partager la solitude des protagonistes. Leurs regards en disent long. Ce film pour lequel le réalisateur a refusé la facilité du numérique pour tourner avec de la vraie pellicule  a obtenu de nombreux prix dont celui du meilleur réalisateur au festival  international de cinéma indépendant de Lisbonne.