The innocents - Eskil Vogt

Loin du regard des adultes, quatre jeunes enfants se découvrent des pouvoirs fantastiques. Dans la quiétude d'une petite banlieue et bercés par l'été nordique, ils s'amusent ensemble à tester leurs limites, développant ainsi d'étonnantes capacités. Mais ce qui semblait être un jeu d’enfants, prend peu à peu une tournure inquiétante... 

En lisant le synopsis, il est naturel de faire le parallèle avec un autre film : Chronicle de Josh trank sorti en 2012. En effet, même postulat de départ (des jeunes découvrent qu'ils possèdent des pouvoirs) seulement ici nous sommes face à de jeunes enfants âgés de 4 à 7 ans. L'innocence à l'état pure...

Une grande partie de l’attention est portée autour de la petite Ida, perturbée par un déménagement récent et jalouse du supposé surplus d'attention que ses parents consacrent à sa sœur aînée, Anna, qui est autiste. Ida fait rapidement la connaissance de Ben, un jeune voisin de son âge. Ben est le premier enfant à manifester de nouvelles capacités qui accompagneront ses penchants sadiques. Ceux-ci exerceront sur Ida une étrange fascination. Ils seront rejoints par Aisha fortement déstabilisée elle-aussi par l'apparition d'étranges habilités. 

Reprenant brillamment les principaux codes du genre fantastique, The Innocents nous plonge progressivement dans le ressenti profond des enfants. Accompagné d'une mise en scène parfois volontairement lente mais d'une intensité rare, leurs apparentes candeurs se transforment progressivement en une cruauté qui vise aussi bien les animaux que leurs camarades. Ces comportements suscitent pour le spectateur de multiples questions sur le rapport entre le Bien et le Mal. L'horreur se loge au grand jour dans les jeux spontanés et innocents d'enfants amusés, voire émerveillés de la magie qu'ils manipulent. 

Après ce film, il est probable qu'on ne voit plus sa progéniture de la même façon...