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Lignes Nomades, fils conducteurs 2020 - 2021

Élaborés au plus fort d’une crise sanitaire qui a déstabilisé le corps enseignant et les acteurs culturels, les projets d’éducation artistique et culturelle noués avec les équipements scolaires en 2020-2021 ont été moins nombreux qu’à l’occasion de précédentes éditions. Malgré tout, le projet Lignes nomades, fils conducteurs n’a pas démérité et a permis d’investir un public nouveau, comptant des jeunes présentant des troubles de l’attention et du comportement relevant d’ITEP et d’IME du territoire et de croiser cette démarche avec les élèves de CM2 de l’école Jules Ferry. Bien qu’à l’origine le projet ait été pensé collégialement, Audrey Calleja a décliné sur le terrain deux approches différentes afin de mieux prendre en compte les spécificités des publics.

Audrey Calleja

Audrey Calleja est illustratrice pour l'édition et la presse depuis 2006. Après l’obtention d’un BTS de communication visuelle, elle se lance à la conquête d’un diplôme de l’école des Beaux-Arts, qu’elle commence à Epinal et termine à Saint-Etienne.

Aujourd’hui, elle vit et travaille à Lyon et à l’aide de ses crayons, elle observe et interroge le monde. Elle mélange des techniques variées et pimente ses illustrations au trait fin et poétique de papier, tissu et autres matières à motifs géométriques et floraux redessinés au gré de sa fantaisie.

Après sa résidence mission à Troyes en 2008, elle signe l’affiche du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil.

Son travail d’illustration autour de la représentation de l’enfant en littérature jeunesse a été visible lors de la grande exposition collective organisée par le Salon du Livre Jeunesse de Montreuil en 2017.

Lignes Nomades, fils conducteurs

École Jules Ferry / IME André Romanet (CM2)

Auprès de ces deux classes, le projet avait pour vocation de sensibiliser les élèves à une démarche artistique qui ne soit pas dans la pleine narration ou dans l’illustration mais plutôt dans la compréhension de la ligne comme une forme essentielle traversant l’écriture, la lecture et l’ensemble des arts. Le travail mené par Audrey visait à explorer différentes manières d’aborder cette ligne. Au fil des séances, les élèves ont pu s’approprier de nouvelles techniques : peinture, fil, tampons, pochoir, dessins au calque ont été investis pour saisir le principe de ligne. De ce travail a découlé la création de fanzines qui ne sont pas sans rappeler les expérimentations des artistes surréalistes. La classe de CM2 de Jules Ferry, plus à l’aise, a associé aux expérimentations graphiques la création et l’illustration de haïkus, conférant une autre dimension encore au projet.

ITEP Marx Dormoy (collège) / ITEP Saint-Alban (primaire)

Le principe du projet porté par les ITEP était assez similaire à celui de l’IME André Romanet et de l’école Jules Ferry mais Audrey a su adopter sa méthodologie pour davantage prendre en compte la réalité de ce public. L’artiste a privilégié une méthode pas à pas qui, reposant principalement sur des expérimentations plastiques et graphiques, a conduit les participants à découvrir leur potentiel en termes de dessin et à construire de manière intuitive des illustrations d’abord figuratives. Le dialogue instauré avec les élèves autour de ces images a fait surgir des narrations qui ont facilité l’appropriation de la ligne pure. Au terme des séances, les élèves sont parvenus à créer une histoire autour d’un personnage et d’un décor. Les fanzines en sont la manifestation physique.