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Sophie Scholl : les derniers jours - Marc Rothemund

Sophie Scholl, les derniers jours

Rothemund, Marc (Réalisateur / Metteur en scène / Directeur artistique)
Goldkind Film

Les derniers jours de la vie de la résistante antinazie Sophie Sholl...

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Récompensé au Festival de Berlin en 2005, ce film sobre, rigoureux, basé sur des faits historiques, (archives d’interrogatoire, témoignages…) nous plonge en février 1943 à Munich et nous fait vivre les six derniers jours de l’étudiante résistante de 21 ans, Sophie Scholl. Par son interprétation intense, la comédienne Julia Jentsch incarne l’expression d’une fidélité inaltérable à ses idéaux face à l’implacable machine répressive policière et judiciaire nazie.

Le film s’ouvre sur un air joyeux de jazz swing américain diffusé sur Radio-Londres,  Sophie Scholl chante avec une amie, symbolisant le désir de liberté d’une jeunesse allemande qui ne veut pas marcher au pas. Elle rejoint ensuite son frère Hans et un groupe d’amis membres du mouvement antinazi pacifiste, la Rose blanche s’apprêtant à distribuer leur 6eme tract. Rédigé dans le contexte de la récente défaite de Stalingrad et du tournant de la « guerre totale », leur texte condamne les exactions nazies et invite la jeunesse allemande à se révolter. Comme des centaines de ces tracts n'ont pu être expédiés, Hans et Sophie décident de prendre le risque de les diffuser en plein jour à l'Université de médecine de Munich.

Vus et dénoncés par le concierge de l'université, Hans et Sophie sont arrêtés par la Gestapo et emmenés à la prison de Stadelheim.

Le film tourne alors au huit-clos. Les scènes de confrontation avec l’inspecteur Mohr, retranscriptions fidèles des compte-rendu d’interrogatoires, virent à un duel psychologique intense. Tandis que l’un s’appuie sur la Loi et l’ordre du parti réprouvant tout défaitisme, l’autre n’obéit qu’à sa foi protestante et à sa conscience, assumant l’entière responsabilité de ses actes et refusant de renier sa cause et de dénoncer ses camarades.

- Pour le procès-verbal, une question : après notre entretien, êtes-vous d’accord pour dire que les actions commises par votre frère et vous-même peuvent être considérées comme un crime contre la société et en particulier contre nos troupes qui se battent si âprement à l’Est, crime devant être durement puni ?

- Non, je ne dirai pas cela.

- Mais admettre votre faute ne signifierait pas trahir votre frère !

- Non, mais trahir l’idée. Si c’était à refaire je le referais. C’est vous qui avez tort, pas moi. Je persiste à croire avoir agi dans l’intérêt de mon peuple. Je ne regrette rien. Et je suis prête à accepter les conséquences.

Si peu à peu le rapport de force semble s’inverser, l’inspecteur éprouvant un respect croissant pour Sophie Sholl, la machine répressive est en marche. Sophie, son frère et un camarade comparaissent devant le soi-disant « Tribunal du peuple », simulacre de justice où les accusés sont condamnés d’avance. Dans ce procès-spectacle pour l’exemple, elle ne se laisse pas décontenancer par les vociférations de l’odieux juge Freisler.
 

Si Hitler et vous ne craigniez pas notre opinion, nous ne serions pas ici. Bientôt, c’est vous qui serez sur le banc des accusés.

Sans être démonstratif, ce biopic autant historique que psychologique est une véritable leçon de résistance et de courage. Il pose également la question « de savoir comment on a pu accepter ces criminels en robe de magistrat, ceux en costume et chapeaux mous ; ils ont joué un rôle au moins aussi important que les assassins à tête de mort sur la casquette » ( Marc Rothemund).

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Cinéma