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À son image - Jérôme Ferrari

A son image

Ferrari, Jérôme 1968 - ...
Actes Sud

Jérôme Ferrari questionne le rôle de l'image dans ce nouveau roman

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Avec ce portrait d'une reporter-photographe, Jérôme Ferrari signe un roman puissant où il est question du sens des images, du réel et de sa représentation, de la photographie et de la mort. 

Antonia, 38 ans, perd la vie dans un accident de voiture au détour d’un virage après une nuit blanche. L'oraison funèbre est prononcée par son oncle prêtre, qui est aussi le membre de sa famille dont elle était le plus proche et celui qui lui avait offert son premier appareil photo. Le récit épouse ensuite le déroulé de la liturgie catholique, les flash-back se chargeant de dessiner le portrait de la jeune photographe.

Après s’être rapidement lassée des concours de pétanque et des inaugurations pour le journal local, Antonia a tenté les reportages sur les indépendantistes corses. Mais en 1991, comme d'autres à cette époque, c'est finalement sur le terrain de la Yougoslavie qu'elle ira chercher l'aventure. Si elle s’invente une vocation, un destin, c’est aussi pour échapper à son sort, refusant d’endosser les rôles d'admiratrice et de consolatrice dévouée auprès de Pascal B., leader nationaliste et mâle dominant dont les allers-retours en prison jalonnent son existence.

A travers ce roman, l'auteur balaie l’histoire de la photographie de presse (de l’invasion de la Libye par l’Italie jusqu’au siège de Sarajevo) et questionne son utilité et ses dérives. L'image, par son pouvoir fascinant peut-elle impacter le cours de l'Histoire ? Combien de photographies font office de simples preuves et combien d'autres sont absolument obscènes ?
Son statut d'enseignant de philosophie et son passé de militant autonomiste permettent à Jérôme Ferrari de s’emparer de ces sujets avec une grande intelligence. La réflexion qui en émane est enveloppée dans une écriture dont la beauté tient à ces longues phrases déroulant leur épaisseur avec fluidité. Puissant.

« Oui, les images sont une porte ouverte sur l’éternité. Mais la photographie ne dit rien de l’éternité, elle se complaît dans l’éphémère, atteste de l’irréversible et renvoie tout au néant ». 

Cécile

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