Par les routes - Sylvain Prudhomme

Arrivé au mitan de sa vie, Sasha décide de quitter Paris pour s’installer dans une petite ville du sud de la France.

Au fil des rencontres, il retrouve alors un vieil ami, perdu de vue bien des années auparavant.

Nous ne connaîtrons jamais le nom de cet ami. Il sera toujours l’autostoppeur, parce qu’il a gardé cette habitude de partir à tout moment pour des destinations diverses. Ses voyages n’ont pas réellement d’objectif. L’arrivée est bien moins importante que le voyage en lui-même ainsi que la rencontre éphémère avec celui ou celle l’ayant accueilli un moment dans son véhicule.

Sasha est fasciné par l’autostoppeur, resté fidèle à ses idéaux de jeunesse, tandis qu’il se sent pour sa part à présent attiré par une vie stable et tranquille. L’autostoppeur a fondé une famille et n’aspire qu’à la route. Sasha est seul et envie ce bonheur conjugal que semble dédaigner l’autostoppeur.

Au fond, Sasha et l’autostoppeur ne sont peut-être finalement qu’un seul et même personnage, aux aspirations contradictoires. N’y a-t-il pas en chacun de nous un Don Quichotte et un Sancho Panza, l’un rêveur et toujours en recherche d’aventure, l’autre raisonnable et en recherche de quiétude et de confort ? L’auteur ne tranche pas entre les deux, laissant au lecteur le soin de décider lui-même.

Par les routes de Sylvain Prudhomme a reçu le prix Femina 2019.

AG