Œdipe roi - Sophocle

Chacun connaît la tragédie d’Œdipe, il tua son père et épousa sa mère. Freud en fit un célèbre complexe psychanalytique. Mais qui a vraiment lu la pièce de Sophocle écrite aux alentours de 420 avant Jésus-Christ ?

Un mal mystérieux décimant  la population s’abat sur la ville de Thèbes. Afin d’en venir à bout, le roi de la cité, Œdipe, doit retrouver l’assassin de son prédécesseur le roi Laïos. Il mène l’enquête, interroge le devin Tirésias, convoque des témoins, pose des questions; tout lui prouve qu’il est le meurtrier cependant il s’acharne à réfuter la réalité. Comment pourrait-il être le fléau, lui le libérateur de la terrible sphinge ? Jocaste, sa mère et épouse, comprend avant lui, essaie de le dissuader de continuer sa quête avant de se pendre. Lorsqu'il ne peut plus en être autrement, que ses yeux sont obligés de voir la vérité qui l’aveuglait, Œdipe les crève.

Comme souvent dans les tragédies grecques, nous connaissons la fin de l’histoire, la pièce nous dévoilant le cheminement du héros, le récit de sa vie. Celle d’Œdipe se résume à : On n’échappe pas à son destin, La machine infernale est lancée, rien ne peut l’arrêter. En effet, les parents biologiques d’Œdipe pensent l’avoir tué pour éviter l’accomplissement de l’oracle et Œdipe quitte ses parents adoptifs pour la même raison.

Œdipe, plein de puissance et de gloire héroïque est ramené à sa condition de simple mortel, quelle vanité. Son obstination est émouvante, la compassion à son égard est de mise, la tension est communicative d’autant que nous savons que la chute va être terrible.

Isabelle Rollet