Michel-Ange : Jusqu'à la Chapelle Sixtine, de 1490 à 1512 - Hector Obalk

Historien et critique d’Art, auteur et réalisateur de documentaires, Hector Obalk est persuadé que l’intellect n’est pas suffisant pour appréhender les œuvres. L’émotion compte elle aussi. Or la sensibilité n’est pas donnée à tout le monde et ne s’affranchit pas de l’éducation de l’œil. Il s’agit avant tout de ne pas présenter l’œuvre sur un piédestal, mais de la montrer de manière stimulante et novatrice.

Le 1^er tome aborde l’œuvre de Michel-Ange depuis ses débuts jusqu’au plafond de la chapelle Sixtine (1490-1512) suivi d’un 2^e tome (1512-1564) permettant de balayer chronologiquement et de comprendre toute l’œuvre du maître italien. Vous vous promènerez de peinture en sculpture et de dessin en étude dans les musées du Vatican, de Rome, de Florence et d’ailleurs. Aucun livre ne permet de regarder ces œuvres de cette façon.

Ainsi, Tout Michel-Ange ou presque en un seul texte et en mille images n’est ni une BD, ni un roman photo. Il s’agit plutôt d’un livre d’art « hyper illustré », dixit l’auteur. Pour chaque œuvre, l’auteur-scénariste juxtapose des dizaines d’images sur lesquelles court parfois une seule phrase. Sur le mode de la conversation, le lecteur se laisse porter par la voix du narrateur, ici l’auteur, qui court de case en case. L’illustrateur serait Michel-Ange ! Le texte se déroule et dirige la mise en page, allant de photo en photo. Il s’agit d’un dispositif hors norme en histoire de l’art articulant plusieurs centaines d’images et pointant des détails époustouflants. Le livre laisse au « lecteur-regardeur » une grande liberté dans son rythme et dans son sens de lecture...

Ce livre résume la passion de ma vie, aimer voir et faire aimer.

Bien sûr, on y retrouve le ton critique, toujours pédagogique d’Hector Obalk, le lyrisme ponctué d’un rien d’humour. Connu pour la série Grand’Art sur Arte, il cherche à faire aimer et plutôt qu’à faire comprendre. Pour lui, tout ce qui est à savoir en histoire de l’Art a déjà été écrit, que ce soit dans les guides, sur internet, en musée. En revanche ce qui demande une vraie culture, c’est le fait de savoir apprécier. Sans se laisser aller à la démagogie, il s’agit d’aller voir par l’image comment l’œuvre a été composée et les personnages mis en scène, de comparer l’évolution des postures dans le temps. Il scrute les œuvres, les dissèque dans les moindres détails. Les commentaires sont pointus, originaux, instructifs.

Finalement, comment classer ce « medium » novateur : dans la catégorie bande dessinée ou bien essai d’histoire de l’Art ? En tout cas, l’art n’a rarement été aussi accessible !

Claire