L'eau qui passe - Franck Maubert

Franck Maubert revient habiter la maison de son enfance "Le Chêne-Bleu” dans le Loir et Cher. Cette construction en pleine nature au bord d'une rivière lui permet d'admirer chaque jour le spectacle de "l'eau qui passe". Enfant qui n'intéresse personne, élevé tour à tour en famille d'accueil puis chez des grands-parents indifférents, un père mystérieusement disparu, une mère froide et sans amour dont il attendra désespérément la visite. Elle l'arrache pourtant, à l’âge de 7 ans, à Irmina et Ànselm un couple d'émigrés qui l’avaient recueilli, elle polonaise, lui allemand, tous deux ouvriers agricoles et qui l'aimaient autant qu'un fils. Il en gardera de profondes blessures.

Il se confie quotidiennement à la statue de bois posée sur son chevet. Elle lui rappelle L'Aurore, une sculpture de Camille Claudel dont le portrait le projette dans le passé lorsqu'il recherchait l'amour maternel. Nous partageons la tristesse de sa vie d'enfant construite dans la solitude comblée en partie par la découverte et la passion pour l'art. Le temps s'écoule, au rythme de l'eau de la rivière, charriant les souvenirs, exacerbant la colère et la souffrance intérieure, rouvrant les plaies, laissant ce petit garçon devenu grand, bien nostalgique.
Franck Maubert signe une oeuvre magnifique dans un style classique en employant des mots émouvants, des descriptions poétiques empreintes de mélancolie.

Attendre comme j'attendrai longtemps un père qui ne viendra jamais attendre comme j'attendais la visite de ma mère.

Sans l'amour d'une maman, l'enfant peut-il se construire et s'épanouir dans sa vie d'adulte ?

DT