La Huitième Femme de Barbe-Bleue - Ernst Lubitsch

Nice. Un magasin de vêtements où on peut lire "English Spoken, American understood" (on parle anglais, on comprend l'américain).

Michael Brandon (Gary Cooper), milliardaire américain, ne veut acheter que la veste d'un pyjama, ce qui pose de gros problèmes au vendeur qui doit en référer au directeur. Pour satisfaire sa demande, l'employé consulte son chef, qui demande au directeur du magasin avant de joindre le directeur général par téléphone chez lui… alors qu’il dort avec le haut seul de son pyjama. À ce moment Nicole de Loiselle (Claudette Colbert), aristocrate française ruinée, fait son apparition.

L'équilibre entre la comédie sophistiquée et loufoque est parfait.

La sophistication tient au style Art déco très dépouillé de l'appartement, aux toilettes de Nicole (étoles de fourrure, robe longue et lamé) au rythme lent de la mise en scène et à l'efficacité satirique des dialogues et des situations. Dans le registre loufoque, on note, outre les fous rires de Claudette Colbert, la fessée, la baignoire de Louis XVI, les oignons comme une arme, Shakespeare, le faux amant et un boxeur. Et pour finir on jette quelques aboiements.

Ernst Lubitsch nous offre une comédie fraîche et drôle où l’on oublie complètement que nous sommes en 1938. Un magnifique moyen pour faire aimer les films en noir et blanc à ceux qui ne connaissent pas.

Dans le gruyère Lubitsch, chaque trou est génial. - François Truffaut

Fröken Snork