Jeannine - Lomepal

Plus d'un an après Flip, un premier succès extrêmement personnel et plein de contradictions, Antoine Valentinelli alias Lomepal, revient avec un nouvel album alternant entre introspection sévère et insouciance décomplexée. Dès Ne me ramène pas, chanson d'ouverture de l'album, Lomepal donne le ton : sa grand mère leur à transmis, à sa mère et à lui, une part de sa folie. Folie que l'on retrouve en fil rouge tout au long de ce projet.

Premier constat : Avec Jeannine, Lomepal poursuit son travail minutieux qui consiste à brouiller les frontières et casser les codes des genres musicaux. Bien sûr, Jeannine reste un album de rap, toujours aussi bon du reste, avec sa technique affutée et son flow percutant, mais Lomepal ne se prive pas de faire des incursions du côté de la pop, comme en témoigne cette association avec Philippe Katerine sur le titre Cinq doigts ou la multiplication de partie chanté, à l'image de Trop beau, l'un des meilleur son de cet album.

Et puisqu'on parle de collaboration, Lomepal poursuit sur la lancé de Flip en s'entourant à nouveaux de grands noms de la scène hip-hop. La très talentueuse scène belge est à nouveaux représentée, avec une nouvelle collaboration avec Roméo Elvis sur 1000°C, ôde aux soirées enfiévrées de la capitale, mais également avec JeanJass sur le titre X-men. Enfin, Lomepal se paye le luxe d'accueillir Orelsan pour ce qu'il définit lui même comme "une pause bête et méchante" au milieu de l'album.

Au final, Jeannine est un album éminemment personnel, dans lequel Lomepal semble faire le point sur cette première partie de ça vie. Dans Évidement et Plus de larmes, il évoque son rapport à la scène, milieu toxique et destructeur qui l'a profondément transformé. Face à ces interrogations sa réponse semble être son entourage que l'on retrouve dans la plupart des sons de l'album, avec en tête Mômes et 1000°C, et qui l'aide à atteindre une forme d'équilibre.

Un pied dans les flammes, un autres dans la glace, séduit par les extrêmes, j'ai trouvé ma place

AJ