Vous êtes ici

En amont - Alain Bashung

En amont

Bashung, Alain 1947 - 2009
Barclay

Alain Bashung revient. Il est pourtant mort, mais comme il le chante en introduction de ce nouvel album posthume : « nous sommes im...

Voir la fiche complète

Le 14 mars 2009, soit il y a juste dix ans, Alain Bashung nous quittait. L’un des plus talentueux artistes poètes et interprètes laissait un immense vide au sein de la chanson française, après 13 albums personnels, pour la majorité remarquables.

Sa femme : Chloé Mons, qui avait proposé des bandes inédites et inachevées à Barclay, la maison de disque du chanteur, a dû attendre cela dit que cette dernière se décide en juillet 2017 à contacter une tierce personne. Edith Fambuena, guitariste et  réalisatrice musicale bien connue des amateurs de Pop (voir le groupe les Valentins du début des années quatre-vingt, ou ses contributions aux albums de Zazie ou Miossec, entre autre), et qui avait collaboré avec Bashung sur Fantaisie militaire, a été chargée de mettre de l’ordre dans cette matière de seize titres  en jachère.

Immortels, chanson sobre, dénudée, à l’introduction guitare acoustique, (jouée par Dominique A) donne le ton et nous ouvre surtout l'accès à l’artiste que l’on aime, resté muet depuis dix ans. C’est un plaisir émouvant, qui a logiquement contribué à faire de ce titre le single choisi pour les ondes radio, annonçant le « retour » improbable  du chanteur.
Ma peau va te plaire, avec sa guitare rock’nroll, presque surf, plein de trémolos, associé au beat binaire martelé d’une grosse caisse et à un tambourin, rappelle que Bashung vient du rock et aime ces ambiances sombres, de thriller musicaux. La mariée des roseaux  est une ballade, accompagnée simplement par une guitare acoustique, quelques arpèges électriques et quelques nappes de synthéthiseur. C’est beau et on « voit » ce que l’artiste chante. Comme l’a expliqué Edith Fanbuena  au journal Libération : « (...) Dorian, qui a écrit Nos Âmes à l’abri et La Mariée des roseaux, ne savait même pas qu’Alain les avait chantées. Il s’est effondré en larmes quand je lui ai fait écouter les bandes. »

Encore de l’acoustique pour Elle me dit les mêmes mots, un oud sur Les salines, écrite par Raphael...

Dans l’ensemble, rapport à ces arrangements plutôt « folk »,  on reste assez proche de l’ambiance de Fantaisie Militaire, plus que sur Bleu pétrole, et ce n’est sans doute pas un hasard. Tout au plus Un beau déluge, avant dernier morceau, nous ramène quelques sonorités électriques, dans l’esprit de Ma peau..., avec une touche « Noir désir » assez étonnante d’ailleurs...

On aurait pu apprécier davantage de fureur, des arrangements un peu moins monotones, mais retrouver les textes et la voix d’Alain Bashung constitue déjà en soit une belle surprise, pour que l’on ne sous-estime pas la valeur de cet album posthume.

FG

CD
Musique