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Discours de la servitude volontaire - La Boétie

Oeuvres complètes. 1

La Boétie, Étienne de 1530 - 1563
William Blake and Co

Un texte stupéfiant de clairvoyance sur les dérives du pouvoir et la fatalité du peuple

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En 1548, un jeune homme âgé de 17 ans, indigné par le despotisme, rédige un texte stupéfiant de clairvoyance sur les dérives du pouvoir et la fatalité du peuple ainsi que sur les relations entre dominant et dominé.

Étienne de La Boétie aborde la problématique du sujet en posant la question suivante ; comment est-il possible qu’un seul homme arrive à contraindre l’intégralité d’un peuple ? Il donne trois explications.

Le peuple a abandonné le pouvoir, son assujettissement est volontaire. Par habitude, l’homme a oublié qu’il est libre ce qui le maintient dans un état de servitude. Seules l’éducation et la connaissance lui permettraient une prise de conscience.

Le peuple est manipulé, son aveuglement est sa perte. Abrutir par les jeux et les plaisirs futiles, tourmenter par la religion et les superstitions, telles sont les méthodes du tyran pour conserver sa main mise.

Le peuple est divisé, son sentiment d’infériorité est un carcan lui faisant oublier l’égalité des hommes. Un fonctionnement hiérarchique pyramidal dont chaque étage jouit davantage de privilèges et d’honneurs permet l’oppression du tyran.

« Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. » affirme l’auteur. Il ne tient donc qu’au peuple d’ébranler la base pour que l’édifice s’écroule, il suffirait qu’il décide de ne plus servir pour se dégager du joug qui le contraint. Initialement titré Le Contr’un, ce texte subversif d’une cinquantaine de pages, est considéré comme un chef-d’œuvre de la pensée politique. Il annonce Rousseau, Hegel, Thoreau, Bergson, Weil, Deleuze… Au-delà des idées, la composition, le style et l’écriture sont remarquables et limpides.

Isabelle Rollet 

 

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