Vous êtes ici

De la nature des choses - Lucrèce

De la nature. Tome I, Livres I-III

Lucrèce 0098? - 0055 av. J.
Les Belles Lettres

Poursuivant le travail de ses prédécesseurs Lucrèce rédige, au 1er siècle avant J.-C. les fonde...

Voir la fiche complète

Poursuivant le travail de ses prédécesseurs Démocrite et Épicure, Lucrèce rédige, au 1er siècle avant J.-C., les fondements de la philosophie matérialiste.

Lucrèce est le philosophe-poète de la lumière. Son combat contre les ténèbres de l’obscurantisme vise à libérer l’homme des peurs et des superstitions grâce à la connaissance de la nature du monde et de ses phénomènes autrement dit par les sciences. Ainsi chacun bénéficiera de modération et d’harmonie dans sa propre existence afin de gagner la quiétude de l’âme, l’ataraxie.

Pour ce faire, Lucrèce rédige 7415 vers organisés en trois thématiques réparties en six livres.

Le premier thème est consacré à l’explication scientifique de la nature. Le monde est composé de vide et d’atomes. De l’entrechoquement aléatoire de ces derniers, le clinamen, naît la matière. Ainsi aucune intervention divine n’existe, seul est le hasard. À l’identique des atomes l’homme n'est pas sujet aux contraintes, il est libre.

Le second thème se concentre sur l’homme. Son âme et son corps sont indissolublement unis et solidaires. De leurs activités combinées résultent les sensations mais aussi les illusions. L’un ne pouvant survivre à l’autre, l’homme est définitivement mortel.

Le dernier thème développé traite de l’histoire du monde ; de sa création, de celle de l’homme, de leurs évolutions fondées sur la sélection naturelle, des phénomènes de la nature, de leur appartenance à un tout, à l’univers infini. L’ignorance de ses phénomènes ainsi que les craintes ont donné naissance à la religion dont les mythes sont des tentatives d’explication.

Bien qu’écartée par les chrétiens, l’œuvre de Lucrèce fut redécouverte par le Pogge en 1430 avant de devenir célèbre à partir  du XVIe siècle.

Intuitif, visionnaire, l’auteur utilise la poésie pour nous apprendre en douceur à ne pas trembler devant la vérité de notre existence, à vivre sans illusions tout en atteignant la sagesse par l’intermédiaire de la connaissance.

Montaigne cita Lucrèce, Molière le traduisit, La Fontaine s’en prétendit le disciple, Ovide en dit : « Le jour où finira le monde, ce jour-là seulement, et avec le monde, périront les vers du très grand Lucrèce ».

Isabelle Rollet

Livre