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Belladonna - Eiichi Yamamoto

Bella Donna

Yamamoto, Eiichi (Scénario)
Eurozoom

Film d’animation japonais psyche érotique de 1973, cet ovni a bénéficié d’une restauration 4K en 2017. L’occasion de plonger da...

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Jean et Jeanne, cerfs dans un village surplombé d’un haut château fortifié,  sont amants et souhaitent se marier. Se présentant devant leur seigneur et sa cour, ils ne gagnent que dédain et brutalité, Jeanne étant même violée par les gardes sanguinaires.  Désabusée, elle est visitée par le diable, qui lui offre en échange de son corps et son âme un pouvoir de guérison, car la peste est apparue dans le même temps. Son aura sur la population gagne la seigneurerie et seule sa destruction marquera peut-être la fin des diableries dont elle est à l’origine…

Élaboré à partir du roman la Sorcière de Jules Michelet (1862), romancier « historien » bien connu, cette fable à la fois érotique et morale propose une vision assez inédite du moyen-âge sous la forme d’une technique particulière de dessins animés, souvent statiques, mettant en valeur les superbes aquarelles et dessins au fusain de Kuni Fukai. Comme expliqué par le réalisateur lui-même dans les bonus entretiens, ce sont les studios Mushi productions, créés en 1962 par le grand Ozamu Tezuka, et spécialisés dans les séries TV, qui ont accueilli cette production. L’idée était de proposer une réalisation qui aurait pu connaitre le succès du Yellow Submarine des Beatles, daté 1968. Deux autres films ayant été déjà réalisés précédemment avec cette technique particulière, appelée Animerama : Les Mille et Une Nuits (Senya Ichiya Monogatari) (1969) et Cleopatra (1970).

Au-delà de ses aspects esthétiques bien marqués par son époque psychédélique, incluant un passage un peu inutile, volontairement décalqué sur l’anime liverpoolien (voire Monty Phytonesque, du genre Flying Circus), Belladonna interpelle par la qualité de sa bande son Pop, due à Sato Masahiko, et sa modernité, évidemment marquée par les revendications féministes d’alors. Il se trouve d’ailleurs que son public au Japon est essentiellement constitué de jeunes étudiantes. Une œuvre rare, devenue culte, qu’il est enfin possible d’apprécier sans trop d’efforts.

FG

DVD
Cinéma